Nous attendons juste ici pour recommencer nos vies.
Je viens de Badama et j’ai six enfants. C’est un moment très difficile pour ma famille et moi-même. Nous ne pouvions plus vivre dans notre village, car tout était devenu trop violent. Ce dont je me souviens de ma dernière nuit dans le village, ce sont les cris de panique et le bruit des armes. J’aimerais rentrer chez moi, mais il n’y a pas encore de sécurité.
Ici, je vais où je peux trouver du travail, mais c’est toujours risqué de quitter le camp. Ma femme va chercher du bois pour la cuisine. On est toujours inquiet pour la sécurité de nos proches. Tout le temps.
Que voudrais-je dire au monde ? Je veux partager un message de paix. Sans paix, il n’y a pas de sécurité ; pas de travail, pas d'argent ; pas de nourriture, pas d'école ; pas d'hôpital, pas de médicaments. Seulement de la souffrance.
Je suis un enseignant d'école primaire qui est maintenant incapable d'enseigner. Lorsque l'occasion se présente, je me porte volontaire pour la Croix-Rouge. Mais à cause du conflit, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Nous attendons juste ici pour recommencer nos vies.