Nous venons d'une île du lac Tchad à l'ouest d'ici. Là-bas, nous menions une vie paisible d’élevage et de pêche. Lorsque notre village fut attaqué il y a quatre ans, nous avons dû tout quitter pour sauver nos vies. Nous n'avions pas le choix.Nous souffrons, nous n'avons pas une vie décente.
«Le voyage a été long et l’environnement est rude - de forts vents attirent le sable du désert et vous le jettent à la figure. À cette période de l'année, les conditions sèches et fragiles rendent difficile la pose des toiles sur les cadres en bois, mais nous les avons finalement fabriquées.
En parlant avec des gens ici qui ont été forcés de quitter leur maison à cause du conflit, les notions de nationalité ou de frontières semblent avoir moins d'importance que l’appartenance à une tribu ou à une communauté spécifique. Certaines personnes se disent tchadiennes, même si elles viennent de l’autre côté de la frontière.
Depuis 1960, selon certaines recherches, le lac Tchad a perdu environ 90% de son volume. En fonction de la période de l'année, les niveaux d'eau montent et descendent, rendant la région difficile à naviguer.»
-Ben Betsalel-